La série Fenêtre sur l’invisible a pris forme lors d’explorations péri-urbaines où je m’intéressais aux espaces privés ou public à l’abandon. Ces «espèces d’espaces» , délaissés, ignorés, mais qui pourtant existent et créent des ruptures dans le paysage me fascinent. Après avoir perdu leur fonction, ils deviennent des non-lieux livrés au temps qui passe et les efface lentement. A l’intérieur de ces antres on se retrouve immergé dans l’ obscurité et le mystère, à la recherche de tous les détails qui nous permettraient de comprendre l’espace et de l’imaginer dans son contexte passé.
Le terme d’espace renvoie tout autant à des notions formelles qu’abstraites. En effet, on distingue l’espace formel, concret lié au monde stable où la réalité est mathématiquement mesurable et l’espace représenté qui fait intervenir des expériences psychologiques et subjectives. Dans mes photographies, je cherche à explorer cet espace psychique par la mise en jeu de l’ombre et l’obscurité, qui révèlent le vide, l’invisible. Je capture donc des espaces à la limite du visible, des espaces possibles pour l’imaginaire qui constituent des images fantômes.
